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PÂQUES
Il est vraiment ressuscité, pourquoi chercher parmi les morts Celui qui est vivant ?
Anastasis – Karie Djami Istambul XIVème – Cliquer sur l’image pour l’agrandir
Samedi
JOSEPH RATZINGER LA CROIX ET L’ESPÉRANCE
Si l’on essaye de caractériser d’un mot la liturgie du Samedi Saint, ce qui frappe, c’est la paix profonde qu’elle respire. Le Christ est entré dans l’obscurité, mais, au milieu de la nuit impénétrable, il est allé rejoindre le havre de sécurité, bien plus, il est devenu lui-même notre ultime sécurité. C’est maintenant que se vérifie enfin la parole audacieuse du Psalmiste : “Même si j’allais me cacher aux enfers, tu es encore là”. Cette liturgie, à mesure qu’elle se déploie, est traversée comme de lueurs d’une aube qui approche ; les premiers rayons du matin de Pâques y brillent déjà. Si le Vendredi Saint nous présente la figure défaite de Jésus transpercé, la liturgie du Samedi Saint évoque plutôt l’image de la croix dans l’Église ancienne : la croix toute rayonnante de lumières, signe à la fois de la mort et de la résurrection.
Ainsi le Samedi Saint peut nous rappeler une forme de piété chrétienne, peut-être trop perdue de vue au cours des temps. Lorsque nous regardons la croix aujourd’hui, nous pensons presque exclusivement à la passion historique du Seigneur sur le Calvaire. En réalité, l’origine de la dévotion à la croix est tout autre : pour prier, les chrétiens se tournaient vers l’Orient en signe de leur espérance dans le Christ, le vrai Soleil qui dominera l’histoire, en signe donc de leur foi au retour du Seigneur. À l’origine, la croix était étroitement liée à cette prière dirigée vers l’Orient : la croix représente en quelque sorte l’étendard porté devant le roi à sa venue ; elle est comme la tête du cortège déjà arrivée au milieu de l’assemblée en prières. Pour les premiers chrétiens, la croix est avant tout le signe de l’espérance ; il s’agissait moins d’un regard vers un passé révolu que d’un regard en avant vers la venue du Seigneur. Sans doute, avec le temps, la nécessité d’un regard rétrospectif vers le calvaire se fit sentir. Contre toute fuite dans le spirituel, contre la négation de l’incarnation de Dieu, il fallait défendre la bouleversante prodigalité de l’amour de Dieu qui, pour l’amour de la misérable créature humaine, était devenu lui-même homme – et quel homme ! Il fallait défendre la sainte folie de Dieu qui ne s’est pas contenté de prononcer une parole de puissance, mais qui a choisi le chemin de l’impuissance pour confondre notre rêve de domination et en triompher de l’intérieur.
Mais, par là même, nous avons trop oublié le lien qui, dans la réalité chrétienne, existe entre la croix et l’espérance, entre la direction de la croix et la direction de l’Orient, entre le passé et l’avenir. Le souffle d’espérance qui court à travers les prières du Samedi Saint devrait imprégner à nouveau tout notre être chrétien. Le christianisme n’est pas seulement une religion tournée vers le passé, son regard se porte aussi en avant vers l’avenir. Sa foi est en même temps espérance, car le Christ n’est pas seulement Celui qui est mort et ressuscité, il est aussi Celui qui vient.
Fais luire, Seigneur, dans nos cœurs, ce mystère de l’espérance, fais-nous connaître la lumière qui jaillit de ta croix ; fais-nous avancer en chrétiens à la rencontre de ton aurore.
Joseph Ratzinger, Un seul Seigneur, une seule foi, p. 133-136
Vendredi
Le portement de croix – Jérôme Bosch – Cliquer sur l’image pour l’agrandir
Homélie Pape François – Dimanche des Rameaux
Suis-je comme Pilate ? Quand je vois que la situation est difficile, est-ce que je me lave les mains, ne sais pas assumer ma responsabilité et laisse condamner – ou bien je condamne moi-même – les personnes ?
Suis-je comme cette foule qui ne savait pas bien si elle était dans une réunion religieuse, dans un procès ou dans un cirque, et qui choisit Barabbas ? Pour eux c’est la même chose : il était plus amusant d’humilier Jésus.
Suis-je comme les soldats qui frappent le Seigneur, lui crachent dessus, l’insultent, s’amusent avec l’humiliation du Seigneur ?
Suis-je comme le Cyrénéen qui rentrait du travail, fatigué, mais qui a eu la bonne volonté d’aider le Seigneur à porter la croix ?
Suis-je comme ceux qui passaient devant la Croix, et qui se moquaient de Jésus : “Il était si courageux ! Descends de la croix, pour que nous croyions en Lui!”. Se moquer de Jésus…
Suis-je comme ces femmes courageuses, et comme la Maman de Jésus, qui étaient là, et souffraient en silence ?
Suis-je comme Joseph, le disciple caché, qui porte le corps de Jésus avec amour, pour lui donner une sépulture ?
Suis-je comme les deux Marie qui restent devant le Sépulcre en pleurant, en priant ?
Suis-je comme ces chefs qui le jour suivant sont allés dire à Pilate : “Attention il a dit qu’il ressusciterait. Qu’il n’y ait pas d’autre mensonge !”, et qui bloquent la vie, bloquent le sépulcre pour défendre la doctrine, pour que la vie ne sorte pas ?
Où est mon cœur ? A laquelle de ces personnes est-ce que je ressemble ? Que cette question nous accompagne durant toute la semaine.
Pape François (Extrait de l’Homélie de ce dimanche des Rameaux)
On a déjà beaucoup écrit sur ce nouvel ouvrage du Père Zanotti-Sorkine, paru en janvier 2014, aux éditions Robert Laffont sous le beau titre : « Le Passeur de Dieu ». Les critiques sont très favorables et s’accordent pour éviter, dans leurs colonnes, les questions qui fâchent, les réticences qui en diminueraient la portée. Du genre : « Est-ce aux prêtres d’écrire un roman ? Pourquoi ? N’ont-ils pas autre chose à faire dans l’Église que d’écrire ou de chanter (cf. “Les Prêtres” ) ce que d’autres font très bien ? Pas un mot non plus sur le style du livre, sur cette familiarité un peu recherchée, un peu désuète avec le passé antérieur ou l’imparfait du subjonctif… que l’on eût appréciée hier à sa juste valeur.
→ Continuer la lecture “Coup d’œil sur… Le Passeur de Dieu”
Les racines juives du christianisme. (Simple récit de voyage.)
La nuit est tombée depuis longtemps sur Jérusalem. Les lumières clinquantes des tours et des clochers se réfractent en éclats orangés à travers le vitrail cintré du monastère qui nous accueille au Mont des Oliviers. Chez les sœurs Brigittines la soirée a été longue, riche en discussions partagées entre notre groupe et les deux rabbins qui écoutent nos propos sans se lasser d’y répondre. »»» Lisez la suite »»»
Un docteur de l’Église nous est donné, au moment même où les chrétiens retrouvent la force et l’actualité du Concile Vatican II. La foi et la sainteté transcendent donc le temps de l’histoire. Un demi siècle nous sépare du Concile, huit siècles de cette femme, tirée de l’ombre tout récemment, et qui, au premier regard dépasse nos attentes, en ouvrant à notre curiosité de multiples horizons.
Hildegarde, que savions nous d’elle ? De vagues conseils de médecine, des régimes très en retard sur notre alimentation sophistiquée ; à base de fenouil, de tisanes, de pyrèthre, et d’épeautre. Bien sûr, elle a ses adeptes, comme aussi ces musiciens raffinés qui nous replongent dans des tonalités et dissonances exigeant une oreille musicale exercée. Toutefois, on est en droit de s’interroger : aux côtés de Sainte Catherine de Sienne, l’audacieuse mystique italienne, de la grande espagnole, Thérèse d’Avila, de Thérèse, la petite française, diffusant sa “petite voie” sur le vaste monde, que nous apporte la bénédictine du Rhin, et comment son enseignement et sa personnalité vont-ils trouver en nous un écho à la fois humain et spirituel ? Annick Rousseau
→ Lire le Coup d’œil sur… Hildegarde de Bingen
Début juillet 2013, une grande statue de Marie prend place auprès des anges devenus familiers. Toute blanche, classique vue de loin, elle mérite un regard interrogateur : Marie présente l’Enfant Jésus qui tient dans ses mains un calice, non pas le monde en réduction, ou les saintes écritures, comme cela est traditionnel. L’origine de cette statue, venue de la Chartreuse Notre Dame (à Reillanne, près de Banon) nous est donnée par ce document fiable, écrit par l’une des religieuses de l’abbaye. Voici l’essentiel de sa réponse à nos interrogations.
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Cœur et chair mis à nu : une spiritualité pour notre temps ? Un livre de Sylvie Germain
Impressions de lecture par Annick Rousseau
Cœur et chair mis à nu : une spiritualité pour notre temps ? Un livre passionnant de Sylvie Germain
Analyse par Annick Rousseau
Dieu règne, que la terre soit dans l’allégresse, que les îles nombreuses se réjouissent. (ps 97)
C’est Noël chaque fois qu’on essuie une larme dans les yeux d’un enfant C’est Noël chaque fois qu’on dépose les armes chaque fois qu’on s’entend C’est Noël sur la terre chaque fois qu’on arrête une guerre et qu’on ouvre ses mains C’est Noël chaque fois qu’on force la misère à reculer plus loin
Cliquez ↓ ci-dessous pour écouter John Littletone (3’30”) ici [dewplayer:https://cathovenelles.fr/mp3/cest-noel-tous-les-jours.mp3] ou là →
C’est Noël sur la terre chaque jour. Car Noël, ô mon frère, c’est l’Amour
C’est Noël quand nos coeurs oubliant les offenses sont vraiment fraternels C’est Noël quand enfin se lève l’espérance d’un amour plus réel C’est Noël quand soudain se taisent les mensonges faisant place au bonheur Et qu’au fond de nos vies, la souffrance qui ronge trouve un peu de douceur
C’est Noël sur la terre chaque jour. Car Noël, ô mon frère, c’est l’Amour
C’est Noël dans les yeux de l’ami qu’on visite sur son lit d’hôpital
C’est Noël dans le coeur de tous ceux qu’on invite pour un bonheur normal
C’est Noël dans les mains de celui qui partage aujourd’hui notre pain
C’est Noël quand le gueux oublie tous les outrages et ne sent plus sa faim.
C’est Noël sur la terre chaque jour. Car Noël, ô mon frère, c’est l’Amour.
Paroles Odette Vercruysse
Même à l’occasion d’une rentrée littéraire, on ne fait pas de pub pour faire l’éloge d’une Bible. Chacun connaît ce “livre le plus lu au monde”. On peut seulement regretter que ces pages fragiles, contenant la Révélation divine en son entier, ne soient pas davantage, grises, froissées, à force d’être consultées.
« La Bible des familles » qui vient d’être éditée semble un remède efficace contre cette désertion.
→ Continuer la lecture “Coup d’œil sur… la Bible des familles”
En cliquant → ici ← un lien vous dirigera vers le texte complet du Cantique, dont la lecture préalable nous paraît indispensable (dans la Bible de Jérusalem, parmi les livres poétiques et sapientiaux)..
PROLOGUE
Aquilon et vents d’Autan tourbillonnant, mêlez vos souffles d’esprit pour éclairer, en notre nuit, l’étrange beauté d’un ancien dialogue jailli de deux cœurs amoureux ! Que par vous s’engouffrent en ces lignes rien moins que le Cosmos et son Créateur, et l’homme et la femme d’abord, fruits aimés du sixième jour ! Au soleil de midi, à la fraîcheur des saisons, soulevez pour nous un pan du voile qui enveloppe l’Amour donné, partagé ; l’Amour modulé en cette belle poésie du Cantique des Cantiques, en cette plus belle des poésies !
→ Continuer la lecture “Coup d’œil sur… le Cantique des Cantiques”
Dès les premiers siècles, les chrétiens ont pensé la fin de la vie de Marie différemment de la nôtre. Mère du Verbe incarné, c’est à dire de Dieu lui-même, elle ne pouvait pas subir la corruption en son corps. Ce thème récurrent est toutefois traité avec des nuances importantes mais non incompatibles selon la théologie Catholique ou Orthodoxe. Dans les deux cas, la difficulté se présente multiforme : d’abord les épisodes de la vie de Marie après l’Ascension du Christ ne figurent pas dans les Évangiles. Ensuite, il faut reconstituer pour le dire vite la vie du Ciel et l’agir des Saints. Par exemple, on coupera en plusieurs temps de notre monde, trois épisodes qui se sont nécessairement déroulés en une trajectoire unique reliant le temps et l’éternité.
Dormition, Assomption, Couronnement
L’Assomption, sans doute la plus grande fête mariale pour les chrétiens, recouvre la dormition de la Vierge, sa “montée” au ciel et son couronnement par le Père, le Fils et l’Esprit Saint. (AR)
« Je vous salue, Marie pleine de grâces ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »
Un prénom, un saint… coup d’oeil sur Sainte Anne, fête le 26 juillet
Le culte de Ste Anne est sans doute très ancien. À Auray, depuis son apparition à un pieux paysan, elle habite familièrement chapelles et églises bretonnes. Sur un unique socle, on repère Ste Anne et la Vierge Marie enfant, déchiffrant la Bible que lui tend sa mère… elle est éducatrice.
Les jours de procession, dans les cantiques traditionnels un peu vieillis mais fervents, dans leurs accents d’imploration, on devine, venant de loin, le vent de la mer menaçante, soulevant les pans brodés des coiffes bigoudènes : « Sainte Anne, ô bonne Mère, vers toi montent nos chants, entends notre prière et bénis tes enfants »… elle est protectrice.
Et lorsque Anne et Joachim, son époux, se profilent ensemble, les couples, dans leur maturité, se tiennent par la main, se reconnaissant dans la tendresse de leur union.. elle est modèle de vie.
La Sainte Anne, l’ultime chef-d’œuvre de Léonard de Vinci
Nous avons regardé et aimé ce film splendide et atypique, mettant en mouvement l’un des tableaux les plus riches du peintre Bruegel. Lien étrange du cinéma et de la mise en scène picturale, 2 DVD à voir en famille sur votre ordinateur. A.R
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→ Un voyage au cœur de la peinture de Bruegel
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