Conférence du 17 janvier par le Père Hervé CHIAVERINI
« Autour de Vatican II – DEI VERBUM »
Conférence du P. Hervé CHIAVERINI 17 janvier 2013
Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu, « en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (Héb. 1,1-2)
Dieu n’est pas l’idole muette qu’adoraient les païens. Le Concile Vatican II, dans la continuité de Vatican I, explicite la façon dont Il s’est fait connaître de son peuple, en son Fils, de manière définitive.
Dei Verbum, la Révélation divine, est un ensemble de textes, de documents adressés à l’homme moderne dont la foi peut-être tentée de vaciller, voire de s’effondrer, sous les coups de boutoir de découvertes scientifiques mal interprétées, d’un impérialisme tout-puissant de la raison, telle qu’elle s’est affirmée durant tout le XIXe siècle (rationalisme, critique historique, exégèse réductrice du texte de la Genèse par exemple).
En réponse à ces excès, le Pape Léon XIII, le 18 novembre 1893, rédige le texte Providentissimus Deus. À cette époque on a découvert des textes babyloniens parallèles mais antérieurs à la Genèse. Alors, il faut bien démonter l’image du monde que les anciens avaient adoptée. Mais si l’on ne définit pas l’inspiration des textes sacrés, de même que leur inerrance, la Bible reste parole écrite comme une autre. Il faut donc la traiter avec grande rigueur (en sa langue originale : hébreu, grec, latin) en proposant une véritable exégèse, pour qu’advienne, en chaque homme, une réponse de foi. Une foi, don de Dieu, vécue en Église, remontant parfois aux origines de la croyance, peut sans problème précéder la définition d’un dogme.
Exemple : la transsubstantiation. On n’a pas attendu le XIIIe siècle pour croire qu’après la consécration, le pain et le vin étaient changés en corps et sang du Christ ; c’était la foi de la communauté depuis l’Évangile de Saint-Jean.
Lire le texte DEI VERBUM
Chaque terme de la Tradition, s’articulant sur la Révélation, requiert réflexion et discernement, pour éviter de graves erreurs d’interprétation.
La Constitution dogmatique Dei Verbum se présente en vingt pages et 26 paragraphes. Six chapitres s’enchaînent en cascade :
- La Révélation elle-même.
- La transmission de la Révélation.
- L’inspiration de la Sainte Écriture et son interprétation.
- L’Ancien Testament.
- Le Nouveau Testament.
- La Sainte Écriture dans la vie de l’Église.
- 1 – Le préambule du texte conciliaire est solennel. Il définit, en se référant à Saint Jean, l’unique contenu de la Révélation. Avec déférence, le saint Concile annonce à la face du monde, « la Vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue ” (1 Jean 1,2-3.). C’est là le seul but de la transmission de la Révélation.
- 4-5 – Le Christ est plénitude personnelle de la Révélation, sacrement du Père. C’est le Christ pascal, qui par sa présence, nous donne à voir le Père, envoie l’Esprit Saint pour attester que Dieu fait alliance avec l’homme, définitivement. Aucune révélation publique n’aura lieu jusqu’à son retour glorieux (1Tim. 6,14).
- 5 – La réponse à Jésus est la foi « À Dieu qui révèle est due l’obéissance de la foi » (ROM. 16,26) par laquelle l’homme se remet tout entier et librement à lui, non sans l’aide constante de l’Esprit Saint.
- 21-25 – Importance de la Sainte Ecriture pour l’Église. « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle l’a toujours fait aussi pour le Corps même du Seigneur. »
Ces passages décisifs du Concile nous invitent à reprendre, dans le sillage des disciples d’Emmaüs, la force et la puissance singulièrement présentes dans les deux Tables auxquelles le chrétien est convié. La parole de Dieu est nourriture pour l’âme, source pure et permanente de vie spirituelle : « elle est vivante donc et efficace la Parole de Dieu » (Heb. 4,12). Nourriture substantielle aussi, l’Eucharistie.
L’épilogue de ces chapitres va dans le sens d’une belle espérance : qu’un « renouveau de vie spirituelle jaillira d’une vénération croissante pour la Parole de Dieu, qui demeure à jamais » (Isaie 40,8 ; Pierre I 23-25.)
NOTE
De nombreuses questions surgirent au cours de la conférence du P. Hervé. Elle lui permirent d’aborder des points fondamentaux, notamment sur les exigences de la catéchèse ; sur les quatre sens de l’Ecriture : littéral, allégorique, tropologique (moral) et anagogique ; sur la pluralité des genres littéraires de la Bible ; sur la Tradition et « les petites traditions » dans l’Église ; sur le Magistère enfin.
Merci au P. Hervé d’avoir, par la parole vivante de Dei Verbum, réveillé nos interrogations profondes. Avec son aide, nous souhaitons vivement continuer !
Compte rendu : A.R.
Leave a Reply