Même à l’occasion d’une rentrée littéraire, on ne fait pas de pub pour faire l’éloge d’une Bible. Chacun connaît ce “livre le plus lu au monde”. On peut seulement regretter que ces pages fragiles, contenant la Révélation divine en son entier, ne soient pas davantage, grises, froissées, à force d’être consultées.
« La Bible des familles » qui vient d’être éditée semble un remède efficace contre cette désertion.
C’est un très bel ouvrage, présenté dans la version liturgique du texte, conçu par des auteurs compétents, soucieux de faire connaître le message biblique essentiel. Ils l’adaptent aux exigences de l’esprit moderne, curieux, rapide, tolérant mal les notes minuscules au bas des pages ou l’allusion à des coutumes ou des manières de pensée dont il ignore à peu près tout. Message pour les parents, les catéchistes et tout lecteur potentiel. C’est un premier point. Le second est nettement dirigé vers ces têtes blondes, ignorantes — et c’est normal — que sont les enfants, petits et grands. Ils sont très tôt fascinés par la couleur, le mouvement, les graphismes ; il ne s’agit pas de nier leur monde, mais de l’orienter, de le façonner à l’aide d’illustrations porteuses de beauté.
« La Bible des familles » répond, avec rigueur et une grande intelligence pastorale à ces deux soucis. À la fois par la présentation limpide du texte : titres en rouge, textes choisis mis en valeur, suivis de cahiers complémentaires et de la discrète présence d’un maître, d’un ami, plutôt, “pour vous accompagner”. On peut apprécier les multiples schémas, cartes et évocations historiques de la vie réelle des personnages, acteurs de l’un et l’autre Testament.
Pour donner quelques exemples : les auteurs ont choisi les illustrations dans un souci pédagogique de nous expliquer la vision cosmologique des Anciens. Ils renouent souvent avec les miniatures des livres d’heures, le tympan des cathédrales, et les toiles de grands maîtres de la peinture. Apparaît ainsi un fond esthétique, celui de l’art sacré, qui élève l’esprit en parlant au cœur.
Fra Angelico, Vermeer, Chagall mais aussi des artistes contemporains. Il suffit de tourner les 1195 pages du volume…
Nous avons gardé pour la fin de ce “coup d’œil” trop succinct, notre coup de cœur, les illustrations inédites d’Éric Puybaret, silhouettes élégantes des paysages et des personnages vêtus de tons pastels, évoquant sobrement une scène sans ligoter l’imaginaire, un talent où le dessin renforce le texte, sans le remplacer.
- Jacques FICHEFEUX, responsable de la formation diocèse de Fréjus-Toulon
- Claire Patier, exégète
- Éric Puybaret, dessinateur
(Prix de l’ouvrage: 25 euros.)
Annick Rousseau
Leave a Reply