Privilège selon lequel, en vertu d’une grâce exceptionnelle, la Vierge Marie est née préservée du péché originel. Le dogme de l’Immaculée conception a été proclamé par Pie IX en 1854. À ne pas confondre avec la conception virginale de Jésus par Marie. (→ Église catholique en France)
L’Immaculée Conception était le thème préféré des Sévillans du 17ème siècle. On disputait alors de ce qui n’était pas encore un dogme. Marie avait-elle été conçue sans que pèse sur elle le péché originel ? Ou bien a-t-elle été, comme tout être humain, frappée dès la conception, du péché originel, pour en être ensuite purifiée par Dieu alors qu’elle était encore dans le sein de sa mère ? La doctrine de l’Immaculée Conception s’opposait à la doctrine de la Sanctification. Le peuple s’en mêlait au point qu’il y eut, dans les rues de Séville, presque une émeute parce qu’un dominicain prêchait la doctrine de la Sanctification. Les souverains espagnols demandaient au pape de prendre parti pour la doctrine de l’Immaculée Conception. Les œuvres de Zurbarán illustrent cette position qui ne deviendra un dogme qu’au XIXe siècle.
Fr Jacques de Préville : Dom Guéranger voulut montrer dans un Mémoire connu pourquoi cette croyance en l’Immaculée Conception pouvait faire l’objet d’une définition dogmatique. Avec une grande clarté et une information très étendue, Dom Guéranger établit cette possibilité. Pour que la croyance puisse être définie comme dogme de foi, explique-t-il, il faut que la Conception immaculée appartienne à la Révélation, consignée dans l’Écriture ou la Tradition, ou soit impliquée dans des croyances antérieurement définies. Il faut ensuite qu’elle ait été proposée à la foi des fidèles par l’enseignement du Magistère ordinaire. Il faut enfin qu’elle soit attestée par la liturgie, les Pères et les écrivains de l’Église. Dom Guéranger montre successivement que ces trois conditions se trouvent réunies, et donc que la définition est possible. “L’Église, dit-il, a dû attendre le temps convenable pour se recueillir en elle-même, pour constater cet universel accord qui est aujourd’hui la preuve que telle est la doctrine de l’Église catholique”2. Cette phrase est essentielle et résume tout le “Mémoire”.