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Saint du jour

Ne volez pas le dimanche… au Bon Dieu

Au cœur de l’été, les parlementaires ont voté, la loi qui permet d’ouvrir les commerces le dimanche dans trois métropoles urbaines et les zones touristiques ou thermales. Je sais bien qu’il fallait régulariser les commerces hors-la-loi, notamment ceux de Plan de Campagne. Je sais aussi que ces ouvertures offrent des emplois, notamment à des jeunes – mais est-ce un si bon plan tandis que souffrent les petits commerces ? La loi est passée, elle a été votée à l’assemblée nationale et au Sénat, à une courte majorité, malgré l’opposition des partis de gauche, des syndicats et des Églises. Certes le principe du repos dominical est maintenu, mais une logique économique libérale l’a emporté, et nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu’il s’agit d’une régression et non d’une réelle liberté comme certains nous demandent de le croire. Nous revenons au temps où les dieux imposaient aux peuples leurs ébats ; jusqu’à ce jour où, au quatrième siècle, sur le modèle du sabbat des israélites, immense progrès social, un jour de repos hebdomadaire fut inscrit dans la loi par le Sénat constantinien.

Il reste aujourd’hui aux chrétiens leur conscience. Et je m’adresse plus particulièrement aux catholiques. Puisqu’en notre diocèse d’Aix et Arles où nous sommes à la fois métropole urbaine et zone touristique, de plus en plus de commerces seront ouverts en ce jour légal de repos dominical, il nous reste à pratiquer l’objection de conscience et à vivre le dimanche selon nos convictions catholiques : éviter de faire des achats le dimanche, les anticiper dans la mesure du possible. Nos convictions rejoignent ici celles de nombreux citoyens qui voient dans la journée de repos hebdomadaire légal un principe de grande sagesse pour le bien être des individus, des familles, des groupes humains, et la qualité du lien social entre les personnes, au sein des communautés humaines et des associations.

« Ne volez pas le dimanche au Bon Dieu » disait le curé d’Ars dont nous fêtons cette année le jubilé des 150 ans de sa naissance au ciel. Il donnait au dimanche sa signification religieuse d’un jour pour Dieu. Un jour pour célébrer la création comme un don divin, pour se rassembler comme au matin de Pâques autour du Christ ressuscité dans l’eucharistie, pour vivre un vrai repos et raviver les liens de famille ou de voisinage.

J’invite à renouveler notre pratique religieuse et sociale du dimanche. Soigner la qualité de nos assemblées dominicales, la beauté des célébrations, la ferveur de la foi et de la prière, les liens de l’amour fraternel. Pourrions-nous faire un pas de plus dans le renouveau, dans deux directions ? La première serait de faire du dimanche un temps de ressourcement de la foi. La seconde serait de manifester de façon plus visible le partage et la solidarité, par exemple avec les personnes malades, seules, handicapées ou que l’épreuve a frappées, et aussi celles qui ne sont pas des pratiquants des commerces du dimanche tout simplement parce qu’ils ont un trop faible pouvoir d’achat.

L’idéal de la sagesse chinoise est l’harmonie du ciel et de la terre. Pour résister à la banalisation des jours que tend à nous imposer la loi française, nous ferons du dimanche une anticipation de cette harmonie entre ciel et terre.

+ Christophe DUFOUR

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